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L'Afrique n'a pas besoin de chercheurs, elle a besoin de révolutionnaires !





L'Afrique n'a pas besoin de chercheurs, elle a besoin de révolutionnaires !

"Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir ". Cette phrase est de Frantz Fanon. Elle est une source d'inspiration puissante. Elle renvoie à une nécessaire prise de responsabilité, à un engagement générationnel  face à des défis uniques et complexes à surmonter pour notre continent .

J’aimerais partager avec vous cette citation de John Adams :

"Je dois étudier la politique et la guerre pour que mes fils aient la liberté d'étudier les mathématiques et la philosophie. Mes fils devraient étudier les mathématiques et la philosophie, la géographie, l'histoire naturelle, l'architecture navale, la navigation, le commerce et l'agriculture afin de donner à leurs enfants le droit d'étudiez la peinture, la poésie, la musique, l'architecture, la statuaire, la tapisserie et la porcelaine".

Face au tournant auquel est rendue la recherche en Afrique, cette citation éclaire sur la voie à suivre. La liberté et la sécurité sont les piliers du progrès. Libérons la recherche africaine des pressions extérieures, finançons-la de manière durable et indépendante, et construisons des infrastructures solides comme le sont notre Réseau Africain des Jeunes Chercheurs en Science du territoire et sa tutelle le Groupe de recherche pluridisciplinaire et international PoSTer.

Mais la liberté ne suffit pas. Amina Mama nous rappelle que la recherche africaine doit être au service du continent. Elle doit s'affranchir de la dépendance intellectuelle et économique, et devenir un outil de transformation sociale et de libération des peuples.

Oui, mais comment concrétiser cette vision ?

Première étape : bâtir ensemble les fondations d'une recherche indépendante

Mobilisons-nous pour défendre nos intérêts et ceux de la recherche africaine. Renforçons la collaboration entre pairs, refusons de nous soumettre à des financements étrangers et parfois même locaux qui brident nos recherches. Ensemble, nous pouvons créer un environnement propice à l'éclosion d'une recherche libre et audacieuse.

Deuxième étape : orienter la recherche vers les besoins de l'Afrique

L'Afrique regorge de défis : désertification, urbanisation galopante, inégalités sociales, et aujourd'hui, la crise de l'eau qui nous rappelle l'urgence d'agir. Notre recherche doit s'attaquer à ces problématiques de front. En collaborant avec les acteurs du développement et les populations locales, trouvons des solutions innovantes et adaptées aux réalités du continent. Rappelons-nous que nos travaux doivent puiser dans nos cultures, nos rites et les savoirs traditionnels africains : ce sont des sources de richesse inestimables.

Troisième étape : enrichir la vie et l'épanouissement des Africains

La recherche n'est pas qu'une affaire de chiffres, de concepts, de méthodo et de formules. C'est un outil d'émancipation et de développement humain. Utilisons nos travaux pour promouvoir la culture africaine, valoriser les savoirs ancestraux et mettre la recherche au service du bien-être des populations.

Et la science est notre meilleur outil pour construire un avenir meilleur pour notre continent !

Trop longtemps, nous avons été habitués à "montrer patte blanche", à accepter des concepts hors-sol et dénués d'intérêt dans notre contexte. Comme le disait Cheikh Anta Diop, il est temps de briser ce complexe d'infériorité et de revendiquer notre liberté intellectuelle.

La révolution de la recherche africaine est là. Et la science est notre meilleur outil pour construire un avenir meilleur pour notre continent ! Et qui de mieux que Frantz Fanon pour inspirer cette révolution scientifique.

 « Nous ne sommes rien sur terre, si nous ne sommes pas d'abord l'esclave d'une cause, celle des peuples et celle de la justice et de la liberté »

C'est une cause que l'on se saurait trahir au regard de notre histoire et des ambitions qui sont les nôtres.

Pour une réappropriation des enjeux africains 


 

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